Encore une fois Alcazar de Marseille a su nourrir ma
curiosité avide. Je me suis mise en mode de la théorie neuronale de la
cognition, joignant l’outil (la science pure et dure) à l’agréable (yoga). Tout le monde se pose la question « Qui
sommes-nous ? Où on va ? », les scientifiques nous donnent la réponse…
Selon Claude Touzet, Maître de conférences HDR du
Département Neurosciences d’Aix-Marseille Université, nous ne sommes que la
cristallisation de nos interactions avec notre environnement. Conséquences de
cet état ? Le cerveau ne traite pas l’information, mais seulement la représente.
Intelligence, opinion propre et avis, conscience ou même libre-arbitre ne sont
que des illusions. Selon la théorie cognitive amour, bonheur, maladie,
tristesse, humour s’expliquent tout simplement par l’organisation du système
neuronal de notre cerveau.
Picture by ratch0013 freedigitalphotos.net |
La conférence a traité le sujet plutôt « fun »,
un « neuromarketing » qui « se vend » bien : hypnose,
sommeil et placebo, les trois états dans lesquels l’absence de contrôle sur la
réalité est frappante. Qu’a-t-il à voir le neuromarketing avec le yoga ?
Puisqu’on part du principe, que nous n’avons pas nos propres opinions, en
compilant toutes les expériences et les données collectées, une idée se
cristallise : Yoga est également un état de manque de contrôle mental. Une
homologie entre l’hypnose et la pratique du yoga s’impose d’elle-même.
Les filtres et les barrières sociaux, familiaux, culturels,
physiques et psychiques se délient en mode yoga. La répétition des mantras, les
visualisations, la concentration sur le rythme de la respiration, le scannage
de chaque partie du corps servent à minimiser l’analyse. Dans l’hypnose cette
induction s’appelle une « confusion mentale ». Pour le corps, se
retrouver dans une posture inversée est un vrai défi… De nouveau réseaux de
neurones doivent se créer (re-créer ? ) afin de répondre à cette nouvelle
situation. Au début difficiles, les
asanas « postures » au fur et à mesure de la pratique régulière
peuvent être prise avec plus grande facilité.
Ecouter la voix de son professeur de yoga qui nous booste,
nous suggérant de garder la posture, de tenir encore un peu, d’utiliser notre
volonté et surtout d’oublier la posture,
ne serait-il pas une autre façon de nous induire dans un état particulier à
travers une méthode « idéo-moteur » utilisée aussi dans l’hypnose.
Shirshasana « posture sur la tête » gardée pendant plus de 5 min
tient toute seule, navasana « posture de la barque » accompagnée de
verrouillages et du pranayama « maîtrise de souffle » adapté ne
dépend pas que de la force de nos abdos…
Photo by patpitchaya / freedigitalphotos.net |
Troisième méthode d’entrer dans l’état de l’hypnose est la
« rupture de pattern », il s’agit de casser le modèle (social,
comportemental, etc.). Dans le yoga on décortique et casse les habitudes…
Pranayama change nos habitudes physiologiques et les rend plus conscientes. Le
cerveau en mode yoga cesse de répondre aux interactions logiques entre les
cartes corticales, ces étiquettes que le cerveau attribue à chaque événement,
visage, couleur, afin de coder la réalité à différents niveau d’abstraction. Le
yoga nous permet de « repousser » les limites psychiques et physiques
(qui d’ailleurs ne sont que la création due à l’analyse de notre cerveau) en
brisant le contrôle de la cohérence. Se plier en deux en un clin d’œil, rester
en équilibre avec les yeux fermés, ne pas cligner des yeux pendant 5 min, tout
devient possible en mode yoga…
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