Comment j'ai arrêté de râler ? Je vous lance un défi...

En moyenne une personne râle entre 15 et 30 fois par jour : qu'il fait trop chaud ou trop froid, qu'il pleut trop ou pas assez, l'ordinateur qui est trop lent, les enfants trop bruyants et les ados trop vulgaires, trop d'embouteillages, la vie trop chère, le gouvernement inefficace, etc. et on pourrait continuer ainsi en énumérant nos petits bobos tout en empoisonnant notre vie ainsi que celle de notre entourage. Nous ne nous rendons compte que nous nous polluons mentalement les uns aux autres et à soi-même. 

Il n'y a encore aucune police d'assurance contre un râleur compulsif qui vous pourrit la journée. Quant à vous, êtes-vous irréprochables? 

Avouons-le... N’ayons pas peur... Nous sommes des râleurs compulsifs. Nous ne nous en rendons pas compte parce que presque tout le monde en est atteint, du coup nous considérons cette affliction comme normale. Qui plus est, la personne qui ne se plaint pas est lynché car c'est contre la nature humaine.

Il y a différents types de râleurs :

RÂLEUR COMPULSIF qui se plaint de tout et rien, juste pour pouvoir donner son opinion: "Je me plains car j'en ai envie"

RÂLEUR IDÉALISTE qui râle pour améliorer les choses puisqu'il rêve de la famille idéale, maison parfaite, la vie professionnelle épanouissante "Je me plains parce que je veux que les choses soient parfaites, comme moi" :)

RÂLEUR SOCIABLE qui se plaint pour entretenir une conversation dans l'ascenseur / le métro / en attendant dans la queue :  "Il y avait une orage hier, je n'arrivais pas à dormir toute la nuit. Et regardez ces tags ici, incroyable! Les jeunes d'avant étaient mieux éduqués... Je perds ma vie dans cette queue..."

RÂLEUR ANONYME, un des plus dangereux, qui se cache derrière la façade de l'intelligence "Je ne me plains pas, je constate juste le fait"

RÂLEUR TIMIDE qui murmure sous le nez les pires calomnies contre le sort humain, sa vie pourrie, sa famille de clowns, son travail de mercredi : "£%$£^$%&%^&^%$^^&^%&% !!!!!"

Dans la journée nous passons facilement et inconsciemment d'un type à l'autre en nous gâchant l'énergie par toute cette négativité qu'on s’injecte à soi-même et qu'on se verse les uns sur les autres.

LE DÉFI

Passer 21 jours consécutifs sans râler selon l'idée d'après un livre: 

Le carnet d'exercices - J'arrête de râler, de Christine Lewicki.

Mettre un élastique sur un poignet et changer de poignet 

à chaque fois qu'on se surprend à se plaindre. 

ATTENTION ! Le compteur de jours repartira alors à zéro.

DANGERS INÉVITABLES !!!!!!

- tu te décourages le jour même parce que tu n'arrives pas à passer un petit quart d'heure sans ronchonner.

- tu arrives au 3ème, 4ème, 5ème, ... jour et tu rechutes, il faut reprendre tout 

- tu commences à tricher, tu cherches des excuses de plus en plus raffinées pour pouvoir déculpabiliser et de continuer à compter tes jours, mais non, le compteur à zéro ! C'est pour ton bien !

ASTUCES POUR RÉUSSIR :)

- déculpabilise si tu n'arrive pas à tenir au début trop longtemps, chaque seconde, minute, heure sans râler est déjà une réussite

- sois bienveillant avec toi, râler est une habitude, une vice, plus dur à éradiquer que l'addiction à la cigarette ou l'alcool, car ton mental est toujours là pour te servir ta dose meurtrière

- relativise, une contrariété te surprend, demande-toi si tu peux faire quelque chose et fais-le au lieu de ronchonner, sinon lâche prise, en tout cas, tu n'en peux rien.

- soigne ton langage, aie le mot juste, sans dramatiser et créer des mélodrames, au lieu de ruminer dans ton coin, solutionne les problèmes directement en évitant des remarques agressives, critiques.

- !!! deviens un observateur extérieur et objectif qui ne juge pas, retire le pouvoir à tes pensées en y accordant ta pleine attention, en t'interposant entre la pensé et les sentiments, tu leur couperas les ailes en bloquant ainsi la voie directe qui va de source de contrariété à notre ressenti, les pensées vont battre en retraite sans que tu t'identifie à elles.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

DEUX MOIS ET DEMI PLUS TARD...

HURRA ! DÉFI RÉUSSI après 2,5 mois de lutte avec moi-même. 
Il faut l'avouer que on peut être son meilleur ami, mais aussi son pire ennemi...

RÉSULTATS DE L’EXPÉRIENCE

En premier temps tu te rends compte combien de fois par jours tu rumines, après tu observes certains modèles, des schémas répétitifs qui te font râler.

Comme l'a dit Albert Einstein : "La folie, c'est se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent", 
Concentre-toi sur ces schémas, ils constituent les causes de ton mécontentement, élimine ou modifie-les, sinon accepte et lâche prise, ça ne sert à rien de taper la tête contre un mur.

Pour moi il s'agissait de 3 choses répétitives :

1. le bus qui était toujours en retard, je devais sortir 1h30 avant pour aller au travail, tandis que le chemin dans les conditions dites "normales" ne me prenait que 45 min : nous avons déménagé près du métro qui est mille fois plus fiable

2. mon compagnon avait une manie fâcheuse d'être toujours en retard : je lui ai acheté une montre... cela n'a pas trop marché, du coup j'ai accepté et je n'attends plus, comme il s'est rendu compte qu'il mange froid, il rate les sorties, il est devenu un peu plus ponctuel. Même si cela signifiait au début d'aller au cinéma toute seule (je pouvais choisir le film pour les filles sans culpabiliser :), croyez-moi, passer une soirée toute seule en se consacrant à sa passion et en faisant ce qui nous rend heureux, vaut mille fois plus qu'une dispute vaine et une soirée gâchée à attendre.

3. la vaisselle - après le déménagement, j'ai mis dans la cave toute vaisselle inutile et encombrante, du coup moins d'assiettes et de verres signifie moins de disputes après les repas.

C'était une très bonne expérience, dont les résultats résistent à l'usure du temps. Essayez et racontez vos impressions ! Grâce au défi, nous nous rendons compte de petits problèmes de notre quotidien qui inconsciemment créent notre résistance et qui, fort probable, peuvent être évités.