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Prendre la posture de yoga en l’apprivoisant peu à peu « rendort » le mental. Aller chaque fois un peu plus loin, expérimenter et ressentir, rajouter du connu à l’inconnu dissout les blocages et les tensions.
Et un jour ça arrive... Le fameux passage. Rien ne le faisait pressentir. Les rires ou les sanglots libèrent les tentions émotionnelles, l’asana tient tout seul, et le petit apprenti yogi tombe dans une vacuité où le temps s’arrête et la respiration suspend son rythme.
Que se passe-t-il ? La posture se vide de toutes ses tensions et nous passons au-delà de nos limites physiques. Les informations sensorielles et les impressions de l’intérieur dépassent à un moment donné le supportable. La panique nous envahit. D’un côté une envie égotique de tenir la posture, d’autre côté le corps et le même mental qui crie à l’intérieur cherchant la sortie. Poussé à l’extrême l’ego capitule ? Peut-être mieux vaut retirer les sens, arrêter d’analyser et de penser que devenir fou ? Profitant de ce lapsus, le dialogue intérieur s’arrête et le corps se libère.
La force de l’ego joue-t-elle un rôle dans le processus ? Retenir le souffle plus longtemps que les autres, réussir des postures, avoir de différents ressentis… La « réussite » provoque une telle enflure de l'ego que celui-ci devient souvent un barrage insurmontable. Avoir un ego musclé créera des tensions et des agrégats psychologiques ; ego faiblard, faute de force mentale, forcera à quitter la posture au premier tiraillement. C’est toujours une question d’équilibre !
Restons témoins de notre pratique, observateurs détachés qui ne s’identifient pas avec la posture, sans verbaliser, sans porter le jugement ni positif ni négatif, sans en parler davantage… Juste l'être.
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