Shankaprakshalana en pratique : un jour de vie des yoginis

ACT 1 "Et on boit et reboit et on reboit encore..."

Nous avons préparé 8 litres d'eau (2 cuillères à café de sel d'Himalaya par litre d'eau portée à l'ébullition). Entre temps le Kitchari (mélange de riz blanc et de lentilles corail avec le ghee) mijotait sur le feu doux. Et l'aventure commence. 

Dans le port d'Amsterdam, y'a des marins qui boivent, et qui boivent et reboivent et qui reboivent encore, ils boivent à la santé..." 

2 verres d'eau salé suivis de postures dynamiques qui sont censées ouvrir les sphincters et ramener l'eau vers l'intestin. Et ainsi de suite...

Dans le port d'Amsterdam y'a des marins qui dansent (...) et ils tournent et ils dansent, comme des soleils crachés, dans le son déchiré, d'un accordéon rance, ils se tordent le cou pour mieux s'entendre rire...

Au début nous rigolons, l'ambiance est cool et détendue, mais elle se densifie peu à peu après chaque verre... 

 ... jusqu'à ce que tout à coup l'accordéon expire...

Et là, après 6 verres le moment arrive...

Alors d'un geste grave, alors d'un  regarde fier, ils ramène leur batave, jusqu'en pleine lumière...

ACT 2 "So don't stop me now..." 

On boit, on fait des postures et la course commence. Aucune gène. Les glaces sont brisées. Rien ne peut nous arrêter. L'humour revient.
Le lâcher prise gagne et même le goût salé ne nous dérange plus. 

I feel alive and the world it's turning inside out!
(Je me sens vivante et je vais retourner le monde à l'envers)

I'm floating around in ecstasy  (Je flote autour en extase)

So don't stop me now don't stop me (Alors ne m'arrête pas !)

'Cause I'm having a good time having a good time - (Parce que je m'amuse bien...)

Nous nous croisons dans le couloir et un rouleau de papier plus tard...

ACT 3 On écoute le silence...

Allongées sur les tapis de yoga, couvertes jusqu'au bout de nez nous plongeons dans le silence... Nous glissons doucement dans une relaxation profonde veillant à ne pas nous endormir pour autant.

Un peu de théorie sur le nettoyage intestinal...

Plus d'infos »

Shankaprakshalana (Hydrothérapie du côlon)

Shankaprakshalana ou le cycle d'eau

Ce nettoyage yoguique évacue les impuretés du système digestif de la bouche jusqu'à l'anus. Un petit jeûne la veille s'impose sinon au moins passez-vous de dîner. Ne buvez ni thé ni café, et bien sûr pas d'alcool. Nous commençons tôt le matin (vers 8h30), l'estomac vide (même pas un verre d'eau). La pratique doit être accompagné par quelqu'un qui l'a déjà expérimentée. (Merci Karine B. !) L'explication des postures, le soutien moral et un certain coaching s'avèrent nécessaires.

Pratique :

1. Préchauffer 3-4 litres d'eau par personne et rajoutez 2 cuillères à café (moins si tension artérielle) de sel rose d'Himalaya (ou autre) par litre, l'eau chaude (38-40°C) passe beaucoup mieux que l'eau tiède, même au niveau du goût
2. Remplir verre et boire vite (comme un jus)
3. Faire une série de 5 postures (chaque posture 8 fois minimum : tadasana, demie-lune, torsion du buste sur des côtés, triyak bhujangasana, accroupis on masse le ventre avec ses cuisses)
   
4. Après 3-4 verres aller aux toilettes. Si rien ne se passe, essayer Ashvini Mudra (contraction anale) qui stimule la péristaltique des intestins.
5. Alterner : verre d'eau, série de postures, course aux toilettes et Ajvini Mudra durant toute la pratique jusqu'à ce que l'eau évacuée devient claire, sans éléments solides. 
6. Pour conclure un dernier verre d'eau pour nettoyer l'estomac avec Kunjal (vomissement qui relâche le ventre).  C'est une partie la plus facile, comme l'envie de vomir est assez présente pendant toute la pratique.
7. Terminer avec Jala neti (nettoyage de nez et de sinus avec de l'eau salée). 

Détente :

• S'allonger en se couvrant bien durant 45 min. Veiller à ne pas se rendormir. Si l'envie d'aller aux toilettes vient, n'hésitez pas:) 

Le repas : 

• Après la pause, vous allez manger la préparation composée de riz blanc, lentilles corail et ghee (beurre clarifié) qui mettra en marche le système digestif et créera la protection pour l'intestin. 
• Ne buvez que 3-4h après ce repas (l'eau tiède).

Le reste de la journée :

• Reposez-vous ! Passez le reste de la journée en mode cocooning. 

Et après ? 

• Pendant 2 semaines (ou plus), qui suivent, évitons surtout : du chocolat et du cacao, des fruits et des jus, de l'ail, de l'oignon, des épices fortes, du café, du thé, des boissons gazeuses, de l'alcool, du poisson, de la viande, des produits en conserves, des œufs, de la volaille, du miel et du sucre, des crudités. 
• La nourriture doit être simple, bio et bien cuite à vapeur ou à l'eau. Les repas composés de légumes de saison. Les soupes veloutés au dîner.
• Rompre le régime trop tôt risque de provoquer des troubles digestifs, migraines, constipation et influencer notre état général.

Et en pratique ? Témoignages. 

Plus d'infos »

Yoga et colère

Attention ! Le yogin en colère ! 

"Ca existe ?" - demanderez-vous. Pour la majorité d'entre nous le yoga rime avec la tranquillité, la paix, le calme intérieur. Les techniques de pranayama  (maîtrise de souffle) agissent directement sur le système nerveux et hormonal permettant un équilibre non seulement physiologique (l'homéostasie), mais aussi psychique (l'ataraxie). Le yoga nous aide alors à gérer (digérer?) beaucoup mieux nos émotions dues aux situations de stress. 

Les postures (asanas) mettent notre corps à dure épreuve. Lui aussi il s'habitue et s'adapte d'autant plus facilement aux contraintes du quotidien. Par conséquent, chez un pratiquant régulier du yoga, la réaction en chaîne du stress physiologique tarde un peu plus à se déclencher. 

Les émotions extrêmes s'avèrent très révélatrices. Lorsqu'un beau jour nous avons la chance (oui, la chance !) de péter les plombs, c'est justement à cet instant que nous pouvons ressentir un frémissement et une cumulation de l'énergie. 

Nous quittons le piédestal où nous nous sommes confortablement installés avec un corbeille de sentiments "purs", "dignes" et "positifs". Nous "puons" et "crachons" la haine.

Essayer de transformer immédiatement cette furie en sentiment d'amour ou de compassion est comme si on demandait aux Playmobils de plier les coudes, ça sert à rien. A cet instant, en essayant de mettre un filtre de tri sur nos ressentis, nous violentons la réalité en essayant de la changer. Aller à la sensation brute et immédiate, regarder cette colère droit dans les yeux l'amortit. 

Arrêtons de trier et de culpabiliser ! Être yogin ne signifie pas devenir un roi de refoulement aseptisé, parfumé à la fleur de lotus. C'est surtout être spontané, accueillir chaque émotion comme une manifestation de notre nature intérieure et ne pas se laisser encadrer dans les schémas. Finalement, la confiance en soi gagnée sur le tapis de yoga nous apprend à ne pas se laisser marcher sur les pieds. 

"Je ne te reconnais pas" - voici la preuve que vous avez réussi à sortir du cadre :)

Plus d'infos »

J'ai essayé le yoga Iyengar

Le film "Le souffle des dieux" expliquait l'histoire du yoga moderne, entre autre le style développé par B.K. S. Iyengar. Blessé durant sa pratique de yoga, il a étudié l'anatomie du mouvement et des postures afin de rendre les asanas non seulement les plus efficaces, mais aussi les plus sûrs possible. Son yoga se concentre sur l'alignement et la justesse de posture. La posture juste agit sur l'alignement et la maîtrise du mental. 

Le cours intense, l'ambiance très détendue, mais tous ressentent que ce n'est pas une rigolade. Des description très imagées des réajustements corporelles permettent de corriger la posture. Pas d'enchaînements des asanas, juste un travail pointilleux, millimétré et précis sur des asanas concrets. 

Nous décortiquons couche par couche la posture Adho mukha svanasana (posture de chien tête en bas), après les Trikonasanas (les triangles) et enfin les Virabhadrasanas (les guerriers I et II). Et quelle surprise ! Les exercices contre le mur et sans mur, de précision quasi chirurgicale, d'abord les jambes, après les bras, vite nous nous rendons compte de l'enjeu des ajustements et des alignements. 

La posture que nous avons l'habitude de prendre ne résulte pas tout à fait correcte. Nous nous rendons compte des compensations que le corps effectue afin d'arriver à se mettre dans le moule. Les déséquilibres musculaires dues à une posture mal positionnée, non seulement rendent la pratique et la tenue des asanas plus difficiles, mais aussi peuvent injurier les muscles et endommager les tendons. La prise de conscience de chaque muscle du corps aide à rester connecté au moment présent.

Le yoga Iyengar s'avère très rigoureux, nous utilisons toute sorte de matériel disponible dans la salle : couvertures, briques, sangles, zafus, bolsters... Les accessoires permettent d'adapter la posture au corps de chacun ce qui rend ce style de yoga accessible à tous, peu importe le niveau. Le yoga Iyengar apporte les postures justes, une belle progression, les techniques de réajustement et d'alignement : un cours fabuleux pour des amateurs de précision et d'anatomie, ainsi que pour les professeurs de yoga. 

Cependant, cette panoplie de supports peut être assez déconcertante : la pratique manque d'intériorité et de fluidité. Le fait de décortiquer, découper et décomposer les postures rend le cours assez (trop ?) technique. 

Moi j'y retourne ! Peut-être vous ferez de yoga Iyengar votre cheval de bataille ?

Picture by Ambro / www.freedigitalphotos.net

Plus d'infos »